Une arythmie survient lorsque la fréquence régulière des battements du cœur est modifiée – les battements peuvent devenir plus rapides ou plus lents, ou irréguliers.
En Amérique du Nord, cinq millions de personnes environ souffrent d'arythmie cardiaque, et la plupart ont plus de 50 ans. Certaines sont atteintes d'une maladie cardiaque, mais beaucoup d'autres, non. L'arythmie elle-même met rarement la vie en danger, mais elle peut prédisposer certains à divers effets défavorables comme un accident vasculaire cérébral. Il existe plusieurs types d'arythmies différentes, de sorte que leur portée et leurs conséquences sont elles aussi différentes.
Les battements normaux du cœur sont réglés par des signaux électriques provenant d'un certain territoire du muscle cardiaque appelé le nœud sinusal. Ce régulateur cardiaque naturel est situé près de la partie supérieure de l'oreillette droite. Le cœur est divisé en quatre cavités : deux oreillettes dans la partie supérieure, et deux ventricules dans la partie inférieure. Le rôle des oreillettes est de remplir les ventricules de sang, et ce sont les ventricules qui assument la lourde tâche de propulser le sang dans les poumons et tout le reste de l'organisme.
Dans le battement cardiaque normal, l'impulsion électrique traverse le muscle cardiaque de haut en bas, activant au passage les oreillettes, puis une fraction de seconde plus tard, les ventricules. Les arythmies sont attribuables à une anomalie de cette impulsion électrique. Il existe différentes formes d'arythmie, mais celles qui intéressent les ventricules sont en général plus graves que les arythmies qui touchent les oreillettes.
L’arythmie est causée soit par un ralentissement des battements cardiaques (appelé bradycardie) ou par une accélération de ces battements (appelée tachycardie). Une bradycardie peut se produire dans les cas suivants :
- maladie du sinus : il s’agit d’un dérèglement du stimulateur cardiaque naturel du cœur, ce qui ralentit la transmission des signaux électriques servant à stimuler la contraction cardiaque. Ce phénomène est plus fréquent chez les personnes âgées et peut être aggravé par certains médicaments (par ex. les bêtabloquants) qui ont également comme effet de ralentir les battements du cœur;
- bloc cardiaque : il s’agit d’une interruption de la transmission des signaux électriques envoyés par les cavités supérieures du cœur (les oreillettes) vers les cavités inférieures du cœur (les ventricules). En l’absence d’une telle transmission, le cœur ne peut pas se contracter de manière efficace pour pomper le sang vers le reste du corps.
Une accélération des battements cardiaques peut survenir dans les cas suivants :
- fibrillation auriculaire (FA) : des signaux électriques désordonnés sont déclenchés en succession rapide, ce qui cause une fibrillation, c'est-à-dire des contractions anarchiques du muscle, qui donnent au cœur l'apparence d'un sac grouillant de vers. L'oreillette cesse alors de pomper efficacement le sang, mais une quantité suffisante de sang est acheminée dans les ventricules pour maintenir la fonction cardiaque. La fibrillation auriculaire est potentiellement dangereuse parce que le sang risque de s'accumuler dans l'oreillette, et d'y former un caillot. Si un de ces caillots atteint le cerveau, il peut causer un accident vasculaire cérébral. La fibrillation auriculaire est la forme d'arythmie dangereuse la plus courante, et son incidence est de 1 %. Elle est plus fréquente chez les personnes âgées. Une étude a démontré qu’une (1) personne âgée de plus de 40 ans sur 4 développera une FA;
- fibrillation ventriculaire (FV) : la forme la plus dangereuse d'arythmie. Les ventricules se contractent, mais ils ne pompent pas de sang. Si l'arythmie ne cesse pas spontanément ou sous l'effet d'une défibrillation par un choc électrique, elle est toujours fatale.