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Douleurs articulaires et arthrite

Une articulation est la jonction entre deux os ou plus. La douleur articulaire peut aller de légère à intense; elle est dite « intense » lorsqu’elle est si douloureuse qu’il est impossible de bouger l’articulation. La douleur articulaire légère peut souvent être soulagée grâce à des soins autoadministrés à la maison.

Parmi les causes de la douleur articulaire figurent :

  • l’arthrite, notamment la polyarthrite rhumatoïde (une maladie progressive et chronique qui provoque l’inflammation de la membrane de l’articulation ou d’autres parties du corps), la goutte, le rhumatisme psoriasique et l’arthrose (une maladie des articulations qui provoque la dégradation du cartilage, la prolifération osseuse ou la formation de kystes dans les os); en fait, l’arthrite est souvent appelée « douleur articulaire »;
  • la bursite (une inflammation causée par des pressions répétées, une surutilisation ou une blessure);
  • une infection provoquée par un virus (p. ex., l’hépatite, la grippe);
  • une blessure (p. ex., une fracture);
  • l’ostéomyélite (une infection osseuse);
  • une entorse, une foulure ou un effort inhabituel ou une surutilisation;
  • une tendinite (l’inflammation des tendons, tissu qui retient les muscles aux os).

Dans de nombreux cas de douleur articulaire mineure, il est possible de prendre en charge la douleur à la maison en se reposant, en appliquant de la glace, en prenant des médicaments en vente libre comme l’ibuprofène et en évitant d’utiliser l’articulation qui aggrave la douleur. Si la douleur articulaire est plus intense, il faut consulter un médecin.

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Problèmes médicaux connexes

L’arthrite est une maladie chronique qui touche un Canadien sur six âgé de plus de 14 ans. Et près de 60 % des Canadiens souffrant d’arthrite sont en âge de travailler. C’est l’un des principaux motifs pour lesquels les gens consultent leur médecin et l’une des principales causes d’incapacité au Canada.

Le mot arthrite provient des mots grecs arthron signifiant « articulation » et itis « inflammation ». Aujourd’hui, ce terme sert à désigner plus d’une centaine de problèmes articulaires différents présentant des symptômes précis, comme la douleur, l’enflure et la raideur.

L’arthrose et la polyarthrite rhumatoïde sont les deux types d’arthrite les plus courants. Il existe d’autres formes d’arthrite, notamment la goutte, la spondylarthrite ankylosante, le lupus érythémateux disséminé (LED ou lupus) et le rhumatisme psoriasique.

Les effets de l’arthrite sont souvent bénins, mais dans certains cas, ils peuvent être invalidants. La polyarthrite rhumatoïde atteint environ une personne sur 100, et plus particulièrement les femmes. Cette forme d’arthrite peut toucher les articulations ainsi que d’autres organes. On estime que l’arthrose touche environ un Canadien sur 10 et qu’elle est plus fréquente chez les femmes. L’arthrose peut survenir à n’importe quel âge, mais elle est plus fréquente à mesure que les personnes vieillissent. Enfin, elle touche beaucoup plus fréquemment les personnes en surpoids.

Certains types d’arthrite sont génétiques ou héréditaires (c’est-à-dire qu’elles ont tendance à survenir d’une génération à l’autre). D’autres formes sont liées à un déséquilibre chimique ou sont dues à un système immunitaire trop actif. Toutes les formes d’arthrite affectent les articulations jusqu’à un certain degré, mais certaines formes produisent leurs manifestations les plus graves dans d’autres parties du corps.

L’arthrose est la forme d’arthrite la plus courante, touchant principalement les personnes de plus de 60 ans, mais elle peut aussi atteindre les personnes plus jeunes qui ont subi des blessures articulaires graves. Elle est de nature dégénérative : le cartilage des articulations s’use progressivement, ce qui fait que les extrémités des os se frottent les unes contre les autres.

L’arthrose peut se manifester spontanément, sans raison apparente, ou être provoquée par une cause secondaire, lorsque les lésions articulaires résultent d’une blessure ou d’un traumatisme. Par contre, le surpoids est le facteur de risque de l’arthrose de la hanche et des articulations de la jambe qui est de loin le plus important.

L’usure constitue la principale manifestation de l’arthrose, mais la science a commencé à dévoiler les mécanismes précis de l’affection. L’inflammation ne joue pas un rôle aussi important que dans d’autres types d’arthrite, mais pour certaines personnes, elle constitue une caractéristique prédominante. Un athlète qui a subi des blessures aux articulations ou une personne qui travaille sur un poste qui impose un stress quotidien aux articulations court un risque plus élevé de l’arthrose plus tard dans la vie.

La polyarthrite rhumatoïde est causée par l’inflammation et l’épaississement de la membrane de l’articulation, appelée la synoviale. Les scientifiques pensent que les formes inflammatoires de l’arthrite comme la polyarthrite rhumatoïde sont peut-être déclenchées par une infection bactérienne ou virale qui serait amplifiée par un défaut dans le système immunitaire, mais ils ne détiennent aucune preuve pour le moment. Il en résulte une réponse immunitaire anormale qui détruit les tissus de l’organisme. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, les articulations sont la cible principale.

Certaines formes d’arthrite, appelées arthrites microcristallines, sont dues à des problèmes métaboliques. Ces affections comprennent la goutte et la pseudogoutte, toutes deux provoquées par des dépôts de cristaux dans les articulations. De toutes les personnes souffrant de la goutte, 80 % sont des hommes, mais les femmes peuvent y devenir tout aussi sujettes une fois la ménopause arrivée. La goutte peut être génétique, mais elle est également liée à une consommation excessive d’alcool, à la déshydratation, à l’obésité, à des régimes alimentaires à forte teneur en protéine, à un traumatisme et à des problèmes médicaux qui détruisent subitement une grande quantité de tissus. La goutte résulte de l’accumulation d’acide urique, un déchet résultant de la décomposition des protéines digérées. L’excès d’acide urique forme des cristaux d’urate de sodium qui s’accumulent dans de nombreux tissus, y compris les membranes de l’articulation, et provoque une inflammation. Cette situation peut aussi causer des calculs rénaux (pierres aux reins).

Les symptômes de l’arthrose comprennent :

  • une raideur (qui dure moins de 30 minutes) au réveil ou après un repos prolongé;
  • une douleur articulaire ressentie au cours d’un mouvement ou après;
  • une gêne articulaire avant ou pendant un changement météorologique;
  • une enflure ou la perte de souplesse d’une articulation;
  • l’apparition de bosses osseuses (appelées nodosités d’Heberden et nodosités de Bouchard) sur les articulations du bout ou du milieu des doigts.

L’arthrose se produit le plus souvent dans les articulations des doigts, le cou, le bas du dos, les hanches, les genoux ou les gros orteils.

Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde comprennent :

  • une douleur et une enflure au niveau de n’importe quelle articulation, mais habituellement de façon symétrique (si l’articulation d’un côté est touchée, l’articulation correspondante de l’autre côté le sera peu après également);
  • une douleur continue généralisée ou de la raideur, particulièrement au réveil ou après une période d’immobilité;
  • plusieurs articulations enflées, douloureuses et chaudes au toucher pendant la crise initiale et les poussées subséquentes;
  • des nodules ou bosses qui se produisent le plus souvent près du coude (mais qui peuvent survenir n’importe où);
  • de la fatigue.

Les symptômes de la goutte comprennent :

  • Les crises de goutte sont généralement très évidentes et les symptômes comprennent une inflammation articulaire aiguë accompagnée de douleurs intenses, d’enflures, de chaleur et de rougeur. Il peut s’avérer difficile de faire la distinction avec une infection aiguë. Toutes les articulations peuvent être touchées, mais le gros orteil est de loin l’organe le plus touché. Sans traitement, la crise peut durer jusqu’à une semaine ou plus, puis elle se résout d’elle-même.
  • Une douleur au flanc ou à l’aine et du sang dans l’urine (visible à l’œil nu ou seulement par une analyse) peuvent signaler la présence d’un calcul rénal.

Pour diagnostiquer l’arthrite, votre médecin posera plusieurs questions sur votre santé et vos symptômes et effectuera un examen physique complet afin de vérifier quelles articulations et quels organes ou tissus seraient touchés, et aussi pour exclure d’autres maladies possibles.

Les articulations peuvent ne pas présenter d’anomalies ou présenter une sensibilité au toucher, une enflure, une rougeur ou une chaleur, ou une amplitude de mouvement limitée.

Étant donné qu’il n’existe aucun test spécifique de l’arthrite, le diagnostic de presque toutes les formes d’arthrite est fondé sur les diagnostics cliniques du médecin. Les médecins confirment leur diagnostic en s’appuyant sur l’ensemble de leurs observations concernant les antécédents médicaux du patient, ses antécédents familiaux, son milieu de vie, l’examen physique, les tests effectués et l’évolution de l’état du patient au fil du temps.

Les radiographies peuvent révéler les changements caractéristiques de l’arthrose, de la polyarthrite rhumatoïde et d’autres types d’arthrite, mais il se peut également qu’elles ne révèlent rien du tout. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie peuvent donner plus d’informations que les radiographies. Il est parfois nécessaire de prélever une petite quantité de liquide dans l’articulation enflée; ce liquide est envoyé au laboratoire pour un examen au microscope qui vise à vérifier s’il contient des globules blancs ou d’autres éléments pertinents.

Malheureusement, de nombreuses formes d’arthrite sont incurables. Les traitements actuels consistent à atténuer les symptômes comme la douleur et l’inflammation à l’aide de programmes d’exercice, de physiothérapie et de médicaments.

Il est possible de faire des choses aujourd’hui pour prévenir la possibilité d’arthrose plus tard dans la vie. Le plus important changement que vous pouvez apporter est de maintenir un poids santé afin de limiter le stress imposé à vos articulations. Des études récentes ont montré qu’un gain de poids de seulement 4,5 à 9 kg (10 à 20 lb) au début de l’âge adulte accentue l’usure du cartilage amortisseur des chocs subis par les articulations et peut, à la longue, léser gravement les articulations. Il est conseillé d’éviter de faire des mouvements répétitifs sur de longues périodes, mais si les mouvements répétitifs font partie d’un travail ou d’une activité de loisir, il est important de suivre un entraînement adéquat.

Si une personne a subi une lésion traumatique à une articulation, il lui faudra des soins médicaux et une rééducation pour éviter des lésions supplémentaires. Il est conseillé de consulter un médecin pour savoir comment utiliser correctement la glace, le repos, les coussins chauffants, les bouillottes et les bains chauds pour traiter une lésion traumatique.

Les programmes d’exercice qui visent le maintien du tonus musculaire sont utiles pour la prise en charge de l’arthrose et d’autres formes d’arthrite. Il peut s’agir d’exercices spéciaux prescrits par votre médecin. Un physiothérapeute peut vous aider à faire des exercices qui renforcent les muscles et améliorent l’amplitude de mouvement. En outre, la marche offre une excellente forme de thérapie en cas d’arthrite du genou, mais seulement dans la mesure où elle ne provoque pas de douleur. Dans certains cas, la chaleur et le repos suffisent à soulager la douleur articulaire causée par l’arthrose. Les blocs réfrigérants s’avèrent efficaces pour soulager la douleur à court terme, mais ils peuvent augmenter la raideur de manière temporaire.

Les médicaments servant au traitement de l’arthrose comprennent un vaste éventail d’analgésiques et de médicaments anti-inflammatoires. L’acétaminophène* constitue généralement un bon choix à long terme, mais il est important de ne pas dépasser la quantité recommandée (c.-à-d. pas plus de 4 000 mg par jour). Même s’il est en vente libre, un mauvais usage peut causer des lésions graves au foie ou aux reins. Si l’acétaminophène n’est pas efficace ou en cas d’inflammation, on pourrait vous recommander de prendre de l’acide acétylsalicylique (AAS) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène ou le naproxène. Il existe également des analgésiques topiques, comme le diclofénac* ou la capsaïcine, pour soulager la douleur localisée causée par l’arthrose. Cependant, parlez à votre médecin ou à votre pharmacien avant d’employer d’AINS parce que leur usage prolongé peut causer des saignements gastro-intestinaux; en outre, ces produits sont déconseillés aux personnes dont l’hypertension artérielle n’est pas maîtrisée.

Bien que l’acétaminophène et certaines formes d’AAS et d’AINS soient disponibles sans ordonnance, consultez toujours un médecin ou un pharmacien avant de prendre l’un de ces médicaments. Ces produits peuvent, eux aussi, avoir des effets secondaires graves ou provoquer des interactions avec d’autres médicaments s’ils ne sont pas employés correctement. Les analgésiques narcotiques délivrés sur ordonnance (p. ex. divers dérivés de la codéine) peuvent aider à soulager les personnes souffrant de douleurs aiguës, mais ils peuvent aussi causer du tort s’ils ne sont pas employés correctement ou créer une dépendance. En effet, la constipation est un effet secondaire fréquent de ces médicaments s’ils sont utilisés régulièrement; il pourrait donc s’avérer nécessaire de régler ce problème.

Si d’autres options ont échoué, les injections locales de corticostéroïdes dans les articulations atteintes constituent une autre option de traitement. Il ne faut pas recourir trop souvent à ces injections et elles ne doivent pas être administrées à certaines personnes, comme des personnes présentant une infection ou des problèmes sanguins. Une personne qui souffre d’arthrose et qui a aussi des antécédents de dépression ou de douleur neuropathique (causée par un dysfonctionnement du système nerveux) pourrait envisager de parler à son médecin concernant l’emploi de la duloxétine* (un antidépresseur). Dans les cas graves, il peut être nécessaire de faire une intervention chirurgicale, comme une arthroplastie de la hanche ou du genou. Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et d’autres types d’arthrite inflammatoire comprennent des exercices adaptés et des médicaments comme les anti-inflammatoires, y compris l’AAS et d’autres AINS.

Le groupe de médicaments appelé antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM), comme l’hydroxychloroquine et le méthotrexate, peut être utile dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, mais ces médicaments ont besoin d’un certain délai (de quelques semaines à quelques mois) avant de commencer à agir. Les ARMM peuvent aider à prévenir la destruction des articulations. Un autre groupe de médicaments appelé modificateurs de la réponse biologique (p. ex. l’abatacept, l’adalimumab, l’anakinra, l’étanercept, l’infliximab, le rituximab et autres) peut aussi contribuer à atténuer les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde et à ralentir la destruction articulaire. Par ailleurs, les corticostéroïdes (p. ex., la prednisone, la méthylprednisolone) peuvent être employés avec modération pour venir à bout de l’inflammation. Un grand nombre de ces médicaments sont associés à d’autres médicaments pour traiter la polyarthrite rhumatoïde (p. ex. un modificateur de la réponse biologique s’emploie souvent avec un ARMM). Il est important de soulager le stress subi par les articulations afin d’éviter d’autres lésions. Parfois, il faut employer une canne, une marchette, une orthèse ou des béquilles pour réduire le poids que doivent porter certaines articulations.

Les AINS peuvent aussi servir au traitement des symptômes aigus de la goutte, mais il faut éviter de prendre de l’AAS à faible dose, car ce médicament modifie la façon dont les reins traitent l’acide urique et son emploi pourrait causer des calculs rénaux. Les corticostéroïdes sont également employés pour traiter les crises aiguës de goutte. De plus, l’emploi régulier de la colchicine peut réduire la fréquence des crises. Dans certains cas, on prescrit des médicaments (p. ex. l’allopurinol, le fébuxostat, le probénécide ou la sulfinpyrazone) pour aider à prévenir les crises de goutte aiguës.

Tous ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires graves; par conséquent, leur emploi ne se fait pas à la légère, et le médecin doit exercer un suivi. Assurez-vous de bien comprendre tous les risques et les bienfaits associés à la prise de ces médicaments avant de commencer à les prendre. Les rhumatologues sont des médecins spécialisés dans le diagnostic, le traitement et la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (et de toutes les autres formes d’arthrite).

Il peut être difficile de vivre avec de l’arthrite et d’y faire face, comme pour toute maladie chronique. Elle peut avoir une incidence réelle sur les activités quotidiennes, mais elle peut aussi s’avérer plus grave et extrêmement débilitante. Certaines personnes peuvent bénéficier de conseils ou de groupes de soutien pour faire face aux défis qui accompagnent l’arthrite. Il existe de nombreuses ressources à votre disposition et il est important d’en profiter. La Société de l’arthrite met à votre disposition des ressources précieuses.

*Tous les médicaments ont à la fois une dénomination commune (un nom générique) et un nom de marque. La marque est l’appellation qu’un fabricant choisit pour son produit (p. ex. Tylenol®). Le nom générique est le nom du médicament en médecine (p. ex. l’acétaminophène). Un médicament peut porter plusieurs noms de marque, mais il ne possède qu’un seul nom générique. Cet article répertorie les médicaments par leur nom générique. Pour obtenir des renseignements sur un médicament donné, consultez notre base de données d’information sur les médicaments. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les noms de marque, consultez votre médecin ou votre pharmacien.

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